Polar et actualité n°2

lundi 31 janvier 2011

Nous vous parlions il y a peu de temps de Chères Toxines de Jean Paul Jody, un roman qui n'est pas sans rapport avec l'affaire du Médiator... Depuis que la Tunisie a commencé sa Révolution, le monde Arabe bouge ! Il est grand temps de vous plonger dans le roman La prière du Maure d'Adlène Meddi dont nous reproduisons ici l'interview donnée l'année dernière pour le site Duclock. Notez au passage qu'Adlène Meddi est aussi en interview dans le numéro 6 de L'Indic.




Allez savoir pourquoi j'ai un faible pour Alger. Je n'y suis jamais allé autrement qu'en film ou en livre, mais cette ville m'attire. Alors quand la maison d'édition Jigal nous a fait parvenir La prière du Maure je me suis plongé dedans et le livre m'a happé. On ne sera pas sans en reparler dans le prochain numéro de L'Indic, mais vous pouvez d'ores et déjà vous le procurer de toute urgence : c'est du noir et qui claque avec ce qu'il faut de poésie dedans.






Adlène Meddi et les 3 questions du Dj Duclock (plus une question subsidiaire)

Dj Duclock : Si j'ai bien compris, tu habites à Alger peux-tu nous parler un peu de ce qui s'écoute en ce moment dans la ville, quelles sont les musiques que l'on peut entendre en se promenant dans les rues et les escaliers de la ville ?

Adlène Meddi : La bande son d'Alger ? très tôt le matin les mouettes, puis les sirènes des flics et des ambulances et du chaabi (musique populaire algéroise d'inspiration andalouse on en cite Guerrouabi, El Anka, Zahi, Kamal Messoudi), les tubes de la radio algéroise El Bahdja dans les taxis et chez les coiffeurs (algérois "modernes", kitch avec des envolée flamenco ou des solgans de football !), du julio-aznavor dans les vieux cafés du centre-ville sinon le jingle des chaînes d'information comme Al Jazeera !

Dj Duclock : Que lis-tu en ce moment ?

Adlène Meddi : je termine le SUBLIME Citoyens clandestins de DOA ! (plus que 100 pages)

Dj Duclock : Qu'écoutes-tu en ce moment ? Le disque qui tourne sur la platine ?

Adlène Meddi : Charlie Parker at the Philharmonic, 1949 ( attention ! en guest star : Ella Fitzgerald et Lester Young !!!

Dj Duclock : Qu'est-ce qui t'a surpris dernièrement ? Quand as-tu été surpris pour la dernière fois ?

Adlène Meddi : Un chef d'oeuvre (je mesure mes mots) : Les Disparus, roman du new-yorkais Daniel Mendelsohn. Un grand moment de littérature !


Voici une vidéo d'Ammar Bouras sur un texte (il me semble reconnaître des phrases tirées de La Prière du Maure) d'Adlène Meddi.





Le Petit Polar du Dj Duclock n°42

jeudi 27 janvier 2011



J'espère que vous ne vous êtes pas démis un genou avec le Black Bottom des Troggs chez K-Libre, parce que la danse polardeuse n'est pas finie. Voivi un morceau de Clive Hunt et Icho Candy. Guns & guns appelle à déposer les armes. Le morceau a sûrement à voir avec le fait que Clive Hunt ait reçu huit balles de revolver en 2004 à la sortie d'un restaurant sur Church Road à St Catherine. L'un de ses amis, Gregory Edwards aka Bobby Reds, venu l'aider a été abattu dans la fusillade.

Vous pouvez écouter Guns & guns sur Deezer, c'est le septième morceau.

Un abonnement... un cadeau (4) !

mardi 25 janvier 2011


Mise à jour du 04 Février 2011 : TOUS LES LIVRES ONT ÉTÉ OFFERTS

C'est parti pour 2011 et L'Indic n°8 est sur les rails. Après un numéro sur les braquages (Indic n°7) voilà que l'équipe de rédaction s'est penchée sur la prison, qui nous semble de plus en plus présente dans notre société. L'enfermement sera abordé de manière critique au travers des littératures policières, du cinéma, de la première saison de la série Oz et d'une interview de René Frégni. La science-fiction ne sera pas en reste !

Dans ce numéro toujours, vous trouverez une interview de DOA et Manotti pour patienter jusqu'à la sortie de leur roman, et un article sur les rapports entre le cinéma et la littérature, par le biais d'une lecture de l'œuvre de Franck Thilliez. Vous retrouverez aussi vos rubriques habituelles de chroniques, musique, sans oublier une nouvelle inédite (un texte de Richard Stratton traduit par Thierry Marignac), la poésie et les mots croisés !

Grâce à la participation des éditions La Tengo, nous sommes heureux d'offrir aux 5 prochains abonnés le roman de Jérémie Guez Paris la nuit, que nous avons apprécié et que vous retrouverez dans l'Indic. Faites vite, la quantité est limitée ! (la qualité, elle, est assurée.)


Abonnement : 15 euros les 3 numéros, règlement par chèque à l'ordre de Fondu Au Noir - 27 rue Anatole Le Braz - 44000 NANTES.

Les Petits Polars du Dj Duclock n°40

jeudi 20 janvier 2011




Quittons la prison d'Ice T (cf le Petit Polar n°39 chez K-libre) pour pénétrer dans celle de Sammy Lee où nous attendent les danseuses de la MGM. La prison est un des lieux éminents du polar, L'Indic n°8 qui sera disponible début Février en a fait son thème central.


Polar et actualité

lundi 17 janvier 2011


Souvent le polar est présenté comme un "miroir de la société", expression rabâchée devenue aussi vide de sens qu'un suspense haletant.

Parfois pourtant, des auteurs s'emparent vraiment de la société dans laquelle ils vivent et en ce moment il n'est pas un jour sans penser à un livre : Chères Toxines de Jean-Paul Jody. Il était déjà bien au goût du jour quand les médias prédisaient notre mort prochaine à cause de la grippe A. Le revoici sur le devant de la scène. L'autre jour l'avocat des laboratoires Servier criait à l'acharnement contre son client et renvoyait la responsabilité sur une erreur administrative. On sent que tout le monde va se renvoyer la balle, et que cette affaire du Médiator va finir en jus de boudin. L'État indemnisera à la place du laboratoire, et continuera de dire que le pauvre particulier est la cause de la ruine de la Sécurité Sociale.

Alors donc pour comprendre avec clarté - si cela vous semble encore obscur - les luttes de pouvoir et d'intérêt dans le monde pharmaceutique, ruez-vous sur Chères Toxines. On regrettera pour finir que l'éditeur ne fasse plus son travail et n'inonde pas les médias de communiqués de presse pour signaler l'existence de ce roman.

Les Petits Polars du Dj Duclock n°38

jeudi 13 janvier 2011




On a pu assister à l'arrestation de Gainsbar sur K-Libre, le gars s'en tire pas trop mal. Mais quand Fred "Toots" Hibbert est arrêté en possession de Marijuana, il est condamné à la prison. Il écrit 54-46 was my number. Maintenant Toots n'est plus en prison mais la chanson se termine sur ces mots 54-46 was my number / Right now, someone else has that number (54-46 c'était mon numéro / En ce moment quelqu'un d'autre a ce numéro)...



Le polar vu d'en haut

jeudi 6 janvier 2011

Photo : Kevork Djansezian-AP-Sipa

Hier soir nous nous sommes rendu au Lieu Unique à Nantes, qui accueillait dans le cadre d'un "cycle polar noir" de son Université Pop, François Angelier et Jean-Yves Bochet de l'émission Mauvais Genres de France Culture. À Nantes, il fait parfois meilleur être parisien que nantais pour être invité dans les hauts lieux de la culture.

Intitulé du cours : James Ellroy : figure mythique du roman noir épique - La violence est-elle liée à la géographie des villes ?

Il faut savoir que l'Université Pop réussit à déplacer de nombreuses personnes. En effet, les abonnés du Lieu Unique peuvent assister gratuitement à ces cours, qui autrement vous coûteront 3 euros. Ainsi un examen sociologique du public laisse apercevoir une dominante féminine, qui tend plutôt vers la cinquantaine et d'une classe sociale sans aucun doute supérieure. Le programme, lui, est souvent riche et appuyé par des conférenciers intéressants (souvenir d'une discussion passionnante avec Tanguy Viel).

Hier soir dès l'introduction le doute s'est installé. Nous n'avons pas noté les phrases textuellement aussi il faudra se contenter de l'idée générale. Sachez donc que le polar est souvent médiocre, simple application d'une recette à destination de "fans de polars" présentés vaguement comme des arriérés. Soit. Peut-être pour rassurer son public sur sa qualité de lecteur Angelier cite Genet et Artaud, Céline. La vraie littérature, quoi. Nous sommes les premiers à dire qu'il y a de sacrés mauvais romans dans le polar, mais dites, y en-a-t-il plus que dans cette noble littérature blanche ?

Après nous avoir déroulé la mythologie James Ellroy (l'alcool, la mort de sa mère, le provocateur pas vraiment raciste) qu'ils ont d'ailleurs souvent évoqué par le terme "personnage", nos deux comparses - un véritable spectacle en duo - ont évoqué les écrits, la vision d'une Amérique par ses nervis plutôt que par ses stars (Kennedy, Luther King, Hoover...) et le style Ellroy, bien sûr. Des termes comme "explosions", "monstre", "péché originel"... sont fréquemment revenus avec au bout de tout ça une conclusion parmi d'autres : Ellroy est un grand auteur, "tout court". Pas un auteur de polar, non, parce que c'est tellement bon que ça dépasse le polar. Si, si. Un bon polar, ce n'est plus du polar (à prononcer avec un geste qui balaie de la main), c'est de la littérature (vous rajouterez bien sûr le L majuscule). D'ailleurs, il paraît qu'Ellroy lui-même le dit maintenant, le polar c'est fini, passé.

Tout de même, les quelques minutes consacrées au thème (la violence et la géographie des villes) auraient mérité un véritable développement. Comment Ellroy présente Los Angeles dans ses romans, comment sa vie tourne autour de Los Angeles, l'endroit où sa mère a été tuée, comment la ville privilégie la vitesse et les grands axes et à quel point il est facile de s'y débarrasser d'un cadavre... La lecture d'un extrait du Moisson Rouge de Dashiell Hammett a tout de même permis de saisir le parallèle indéniable avec l'écriture d'Ellroy. On aura appris une chose. Qui compense à peine le fait de s'entendre dire pour la n-ième fois qu'un roman de genre, (polar, SF) s'il plaît à ces grands critiques, "dépasse" le genre, "est plus" que le genre. Les mêmes qui parfois, se rengorgeront pour vous dire que "le polar a acquis ses lettres de noblesse".

En tout et pour tout il y eut environ 15 minutes d'intéressantes sur plus de 1 h30 de "conférence" où les éléments biographiques chocs de James Ellroy (l'auteur qui écrit pour ne pas mourir/devenir fou/devenir un tueur, comme s'il n'aurait pas aussi pu être tiens, chanteur de hard rock ?) ont été répétés plusieurs fois de suite comme dans une mauvaise rengaine complaisante. C'est un peu triste... On aurait voulu entendre parler du lien entre le Libra de De Lillo et le Underworld USA d'Ellroy, par exemple. De véritables surprises. Mais sans doute le programme n'était pas destiné au "fans de polars"...

Prochaine session mercredi 12 janvier à 18h30, toujours avec François Angelier et Jean-Yves Bochet qui évoqueront Ledesma, David Peace et Ken Bruen. Pour nous, ce sera direction le Melting Potes pour écouter des clichés littéraires vus par Pouy et Mizio (26 bd de la Prairie au Duc à 19h).

Les Petits Polars du Dj Duclock n°36


Sur K-Libre nous étions du côté de Pigalle - le groupe, pas le quartier parisien - et nous avons pris un godet dans un troquet terrible. Je vous propose de rester dans ces années-là... Oh c'était quoi ? Il y a une quinzaine d'années ? Voici donc un petit polar punk...

Parabellum, Cayenne


 
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