3 jours à tuer, Louis Lanher

lundi 30 mai 2011


Maximillion Cooper a tout : la bagnole et la fille qui va avec. À part ça ? Des effets de style aussi tonitruants que les voitures de course qui défilent tout au long du roman, entre un semi Paris-Dakar renommé Ultimate Race ; une évocation de l'enfance (partie un poil onirique la plus réussie du roman, qui ne manque pas d'évoquer l'univers de Lynch) et un humour un peu comptoir comme au sujet de ce gamin - que Maximillion déteste et va enterrer - : "Il n'y a que le petit Grégory qui reste impassible sur sa balançoire."

Attention, 3 jours à tuer se lit facilement. L'histoire est habile, son aspect légèrement fantastique et les sauts entre passé et présent soutiennent l'attention du lecteur, l'intriguent un peu. Le personnage de Maximillion est juste détestable, ce qui n'est pas forcément un handicap pour faire un bon roman. Sauf là. C'est à ce moment qu'intervient le "flair" ou le "sentiment" du lecteur, avec la probabilité de se planter. Pour moi, ce type superficiel ne m'a pas semblé être à envisager comme une caricature, pas plus que l'auteur ne porte un regard critique à son sujet. Certes, c'est en partie l'histoire d'un homme qui veut chasser l'image de l'enfant complexé et inférieur qu'il a été. Rien de tel qu'une grosse voiture et une fille à baiser dans des hôtels de luxe pour vous requinquer le moral. L'histoire passe par une construction psychologique "complexe", ce qui rehausse la maigreur du scénario. Habilement construit, mais complètement creux, à l'image du personnage qui a inspiré cette histoire (Maximillion existe, et la course s'appelle en réalité Gumball 3000). Si quelqu'un veut lire ce livre, je lui offre bien volontiers, on pourra en rediscuter autour d'un sécateur...

Caroline de Benedetti

Les Petits Polars du Dj Duclock n°76

jeudi 26 mai 2011


Hey ! Sparky des Demented Are Go a pris de l'âge et je ne connaissais pas The Hillibilly Moon Explosion. La série des Petits Polars, dont voici le n°76, me permet de faire des découvertes pas piquées des vers, quoi que là il risque fort d'y avoir festin de vers de terre.

My Love For Evermore, The Hillbilly Moon Explosion (ft. Sparky from Demented Are Go)



Et n'oubliez pas d'aller faire un tour chez K-Libre où un autre petit polar vous attend.

Les Petits Polars du Dj Duclock n°74

jeudi 19 mai 2011


Gérard Manset est l'un des rares rockers français qui sait parfaitement marier poésie (chanson française) et une musique qui se fait normalement en anglais (le rock). Un équilibre est atteint dans son œuvre entre la musique, les paroles, le rythme et les sonorités. Il a composé quelques petits polars. Vvous pouvez allez écouter Fauvette le petit polar n°73 chez K-Libre ; chez les fondu vous apprendrez qu'on ne tue pas son prochain...

Gérard Manset, On ne tue pas son prochain


Uchronie au Lieu Unique

mardi 17 mai 2011


Ça se passait à l'étage, là où parfois les expos sont accrochées. Il y avait du public, des jeunes, des moins jeunes et surtout pour une fois presque autant d'hommes que de femmes, des délégations officielles, l'Atalante venue en force, et puis les Utopiales et la médiathèque de Nantes, mais aussi beaucoup de chaises vides. Souvent, les gens râlent contre l'individualisme et la télévision, mais ne font pas grand chose pour sortir de chez eux. Enfin ce soir-là, mardi 10 mai, Roland C. Wagner et Norman Spinrad étaient invités au Lieu Unique. Avec l'arrivée de son nouveau directeur, Patrick Gyger, c'est sûr la "scène nationale" de Nantes va laisser une place privilégiée au mauvais genre qu'est la science-fiction. Petit résumé de ce qui s'est dit.

Pas de mot en anglais pour ça

Norman Spinrad, avec sa bonhommie et son sourire, a précisé que l'uchronie est un mot typiquement français, sans équivalent aux Etats-Unis. On y parle plutôt de mondes divergents. "L'uchronie, c'est super excitant", a ajouté un Roland C. Wagner en grande forme. "Toute bonne science-fiction parle du présent." Cet aspect-là semble important pour les deux auteurs qui essaient de faire réfléchir sur notre monde actuel (Norman Spinrad avec son roman Oussama chez Fayard et Roland C. Wagner avec Rêves de Gloire qui vient de sortir chez l'Atalante).


Une question de point de vue

L'uchronie ne doit pas être "bonne" ou "mauvaise", mais présenter une période qui met en relief notre époque. Au lecteur de se faire son opinion. Car, comme le fait remarquer Roland C. Wagner, Rêve de fer (roman de Norman Spinrad) c'est une utopie pour un nazi...

Autre constat partagé, (ces deux-là sont souvent d'accord) : la SF a du mal à imaginer un avenir meilleur. Il n'y a plus d'utopie. Les romans montrent un présent spéculatif et paranoïaque qui remplace une vision d'un futur meilleur. Qu'est devenu l'espoir ?

Au sujet d'Oussama, Spinrad explique qu'il y a toujours le risque que ce roman devienne une uchronie, car la mort de Ben Laden n'a rien changé. Il existe selon lui 50 % de probabilités qu'un mélange d'Al Qaida et de talibans prenne le pouvoir au Pakistan et se trouve donc à la tête d'un pays avec l'arme nucléaire. La même chose pourrait se produire en Arabie Saoudite, il y aurait donc une nouvelle puissance qui aurait l'arme atomique du Pakistan et l'argent de l'Arabie, ce qui formerait un nouveau califat.


Le choc des civilisations... Bullshit !

Interrogé sur le "choc des civilisations", c'est à dire la théorie de Huntington, Norman Spinrad détaille son opinion. Titillé par le public et le point de vue critique de Roland C. Wagner sur le sujet, il apporte un contrepoids à une interview un peu sensationnelle parue sur Rue89. Au Lieu Unique, Spinrad a le temps de développer, et les exemples historiques qu'il donne concernent l'Espagne et les Musulmans, les Grecs et les Perses, le catholicisme romain, la Chine en Afrique, le Japon qui veut la technologie américaine et rien d'autre mais adoptera quand même le base-ball en tout en exportant les sushis... C'est donc en termes de "premier contact", d'échange, qu'il pense ce "choc". Roland C. Wagner, lui, sera très clair, la théorie d'Huntington c'est "bullshit". La cause de ce "choc" est dans la lutte pour les ressources : pétrole et eau.

Il vous reste à surveiller la sortie du prochain numéro de L'Indic, on ne sera pas sans recauser de ces deux-là !

Les Petits Polars du Dj Duclock n°72

jeudi 12 mai 2011


Le Gansta Rap produit beaucoup de mauvais rap archi convenu et rabâché. Mais parfois il y a une perle. J'ai tenté de trouver d'autres morceaux de Freik Mobb qui tenaient bon, mais c'était à chaque fois du tout venant avec alcool, filles, billets... Mais là, pour Running From The Police c'est comme un miracle. Tout y est, le flow, le hook, l'instrumental en décharge d'adrénaline cool, les paroles et le clip ! Un petit polar urbain old style et made in USA.


Running from the police, DJ Kaos & Freik Mobb



Et n'oubliez pas que votre petit polar n°71 vous attend sur K-Libre.

Les Petits Polars du Dj Duclock n°70

jeudi 5 mai 2011


Vous vous en doutez chez les Fondu Au Noir comme chez Duclock on travaille un peu à l'arrache... il y a toujours trois ou sept casseroles sur le feu et il m'arrive parfois, quand vient le jeudi matin, de ne plus savoir quoi vous proposer comme petit polar. Dans ce cas je puise dans le réservoir des valeurs sûres. Je sais que chez les Clash, il y a toujours un petit polar qui traîne...

Somebody Got Murdered, The Clash



Et n'oubliez pas d'aller faire un tour du côté de chez K-Libre où Kid Frost vous attend.

Le polar au lycée

mardi 3 mai 2011

Tout a commencé à Lamballe, au festival Noir sur la Ville où nous avons rencontré les documentalistes du lycée Marcelin Berthelot de Questembert. Le dossier de l'Indic n°6 les intéressait. Nous convenons donc de préparer une intervention sur "L'image de la femme dans le polar", et "Polar, miroir de la société", basée non pas sur des romans mais des films. Rendez-vous est pris pour intervenir auprès des classes de 2nde et 1ère le 24 mars.

Ce jour-là, nous embarquons Pascale Brosseau à bord de notre véhicule. Journaliste pour le Webzine Terri(s)toires, elle prépare un sujet sur le polar à Nantes. Après un bref aperçu des fameuses Halles de Questembert, nous arrivons au lycée et retrouvons Emmanuelle Leroy et Patricia Rougelin qui nous offrent un gros flashback : manger dans une cantine le jour du steack frites !

Le résultat de cet après-midi est à lire sur le blog de Questembert. Merci à Emmanuelle et Patricia, qui arpentent attentivement les allées des festivals pour proposer chaque année à leurs élèves de nouvelles pistes de découverte autour du polar.

Photo Pascale Brosseau.
Premier groupe, lors d'un extrait du Faucon Maltais, de John Huston.


Photo Pascale Brosseau.
Deuxième groupe, avec un passage du film Arrivederci Amore de Michele Soavi.
 
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