Gun Song (Petit Polar n°304)

jeudi 27 février 2014



Restons dans la métaphore à base de pistolet (voir Petit Polar n°303 du côté de chez K-Libre). Quand la chanteuse d'Alphawezen dit montre-moi comment utiliser ce pistolet et tue moi encore... si l'on se sent fatalement une âme quelque peu meurtrière, nous sentons confusément qu'il s'agit d'un jeu.


L'amour est un crime parfait (Jean Marie et Arnaud Larrieu, 2014)

mardi 25 février 2014


Avec ce film, les frères Larrieu essaient quelque chose... ils ont les actrices (Karin Viard, Sara Forestier) et les acteurs (Mathieu Almaric, Denis Podalydes) et même s'ils paraissent mal dirigés, ces acteurs arrivent à faire en sorte que l'on ne quitte pas la salle de cinéma. Ils jouent entre le théâtre et le cinéma tout en donnant l'impression de vouloir « faire vrai » ; cela sonne faux et Maïwenn est insupportable. Sara Forestier par contre est parfaite dans le rôle de la petite fille capricieuse, elle devient même vraiment flippante. 

Les frères Larrieu ont aussi les décors : la faculté, le chalet et les montagnes, mais ce décor est filmé de façon ennuyeuse. La musique et les images ne vont pas ensemble et ce décalage sûrement voulu est agaçant. La sauce ne prend pas. 

Il reste quand même quelques scènes qui montrent bien que cela aurait pu donner autre chose... le film est rangé dans les thrillers et son propos effectivement est celui d'un thriller. Mais le rythme n'y est pas, l'angoisse non plus et la réalisation tend plutôt du côté du drame.

Montagne, lac, histoires d'amour, femmes fatales, personnage d'écrivain raté... on sent bien Philippe Djian dans l'ambiance. Le scénario est plutôt basique et absurde, voire farfelu lors du retournement final... pour que l'on y croit il aurait fallu amener cela de manière plus subtile. À la fin, il ne reste en mémoire que quelques scènes de nu, quelques expressions de visage et un ou deux dialogues. Dommage.

Caroline de Benedetti et Emeric Cloche.


Docteur Jecky & monsieur Hyde (Petit Polar n°302)

jeudi 20 février 2014


Serges Gainsbourg est un habitué des Petits Polars du Dj Duclock (cf. les n°1, 14, 37, 51, 93, 94, 206, 262, 289, 290). C'est en 1965 qu'il enregistre Docteur Jeckyl et monsieur Hyde au studio Fontana de Londres. La chanson qui met en musique le personnage du roman de Robert Louis Stevenson paru en 1886 sort en 1968 sur l'album Initials B.B. chez Mercury Records.


Et n'oublier pas votre Petit Polar n°301 du côté de chez K-Libre.

Une fille et des fusils (Claude Lelouch, 1964)

mardi 18 février 2014


Si le cinéma peut faire oeuvre de catharsis chez le spectateur, celui-ci peut aussi s'identifier aux héros. Le film propose quelques idées de mise en scène et des propos qui sonnent fortement années 60 (La musique de Pierre Vassiliu n'y est pas non plus pour rien dans ce ressenti). Quatre ouvriers et une fille sourde et muette décident d'aller chercher l'argent là où il est et crée la première école du gangstérisme (avec entraînement physique et lecture de Série Noire) pour s'entraîner, monter le coup qui les fera passer du côté de ceux qui ont de l'argent et qui travaillent le moins

Si la mise en scène est intéressante, que le traitement noir et blanc est jolie et que le côté poétique fonctionne parfois le film est un peu long et didactique une fois qu'on a compris le propos et ce qui allait se passer. On lui préférera - sur le même parcours comédie / tragédie - un film réalisé 12 ans plus tard : Le bon et les méchants ; mieux maîtrisé.


Emeric Cloche.

Resto-littéraire 4#3 avec Laurent Guillaume

lundi 17 février 2014


Les rendez-vous reprennent au restaurant le Montesquieu et c'est en compagnie de Laurent Guillaume que nous fêterons l'arrivée du printemps.

Ses deux derniers romans, Doux comme la mort et Black Cocaïne, sont tirés de son expérience en tant que policier coopérant au Mali. Nous parlerons donc de l'Afrique et de son métier mais aussi de ses passions comme l'histoire antique et les vieux films, ou encore de son travail avec Olivier Marchal sur Section Zéro, une nouvelle série de Canal +.

La soirée aura lieu jeudi 20 mars à 20h30 au restaurant le Montesquieu, et sera précédée d'un apéro-rencontre à la librairie L'Atalante. Commme d'habitude nous vous conseillons fortement de réserver votre couvert !

Le train (Pierre Granier-Deferre, 1973)

mardi 11 février 2014


Avec Le Train, Pierre Granier-Deferre signe son 11ème long-métrage et sa troisième adaptation de Simenon. Nous sommes en 1940, les Allemands arrivent, la population fuit en train. Si Simenon a servi dans l'administration du camp de réfugiés belges de la Rochelle, le réalisateur Pierre Granier-Deferre a lui même vécu l'exode lors de la deuxième guerre mondiale. Ce train embarque toute une humanité, comme une arche. La fuite vers le Sud alterne les moments tragiques et les moments de détente, avec quelques passages franchement drôles. Le film entremêle des extraits d'actualités spectaculaires en noir et blanc (attaque de bombardiers, retraite de populations, destructions de chars d'assauts, piqués d'avions) avec les images du film en couleur et la bande son angoissante de Philippe Sarde. L'effet fonctionne bien, il devient même particulièrement grinçant a un moment.

Georges Simenon est un maître de l'ambiance et du drame. La langueur du film participe pleinement à l'évocation silencieuse des sentiments des divers personnages. Vous verrez un Jean Louis Trintignant rêveur et calme ; la chanteuse Régine (c'est pour elle que Gainsbourg écrit Les p'tit papiers) plantureuse et accueillante ; et Romy Schneider, déjà croisée dans les mardi cinéma avec Le Trio Infernal et  Max et les ferrailleurs, parfaite en femme juive fuyant les nazis.

Emeric Cloche.

Beautiful Killer (Petit Polar n°300)

jeudi 6 février 2014


Madonna connaît les films policiers français des années 60 et Martin Solveig (co-producteur de l'album MDNA, Interscope, 2011) a aussi un faible pour le genre. Beautiful Killer est une chanson inspirée par le film Le Samouraï (Jean Pierre Melville, 1967).


Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°299 du côté de chez K-Libre.

Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013)

mardi 4 février 2014


Scorsese rend supportable 3 heures de film sur Jordon Belfort, un pourri qui monte une boîte pour conquérir Wall Street. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : l'histoire d'un bandit en col blanc pété de thune et hanté par l'argent, qui va monter et descendre.

Les 3 heures passent sans en avoir l'air : Scorsese n'en est pas à son premier film, la direction des acteurs (Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Rob Reiner, Margot Robbie...), les plans et les décors sont impeccables. Les scènes de dialogues et d'action se succèdent et montrent un salopard amoral guidé uniquement par la soif de l'argent qui, comme il l'explique dès le début, lui donne du pouvoir et le rend sympathique. Cet argent lui permet de fuir toutes les responsabilités et quand, malheur, celles-ci le rattrapent ou qu'il a des décisions à prendre, il se drogue. Difficile de se remémorer des scènes où les personnages n'ont pas le nez dans la poudre ou des cachetons dans la main (quand ils ne sont pas en train de baiser des prostituées ou des filles de magazines).

Scorsese choisit de jouer sur le registre de la comédie parfois franchement burlesque (la scène de crise de paralysie cérébrale suite à une trop forte prise de drogue est une parfaite illustration de la puissance comique du film). Le traitement formel vient à l'appui, avec les ralentis, la voix-off et l'acteur qui s'adresse directement au spectateur. La bande son, faite à partir de morceaux de musique existants, donne parfois un aspect clip qui renforce l'effet et va très bien avec la thématique du film et son personnage central. 

Ce traitement comique renforcé par la présence de Jean Dujardin (qui joue façon OSS 117) rend supportable les 3 heures de film et permet de ne pas trop appuyer sur le côté "regardez comme ce type est pourri" qui aurait sûrement été lassant par son côté trop moralisateur et attendu. La chute de Jordan Belfort est d'ailleurs fort bien maîtrisée, elle n'est pas trop lourde et le personnage lui-même n'a pas l'air de se rendre compte combien il est pathétique. Le côté polar vient avec l'agent du FBI qui tente de faire tomber le pourri. Il représente la seule incursion du monde "réel" dans un univers de luxe qui fait perdre de vue tout au long du film les anonymes qui bossent chez McDo, ceux qui transpirent dans le métro et que Wolfie n'a aucun scrupule à plumer.

Au final Le Loup de Wall Street malgré son côté drôle est un genre de tragédie qui montre l'ascension et la chute d'un homme, c'est aussi un drame qui montre ce qu'est cet homme et son monde. Et quand on apprend que le film est tiré de l'autobiographie de Jordan Belfort on se dit que ça ne doit pas être si facile de voir s'étaler la vacuité de sa vie sur un écran.


Caroline de Benedetti & Emeric Cloche.



Sur la bourse et les traders, mais sur un tout autre ton rendez vous sur Duclock pour le film Margin Call.
 
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