Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

mardi 27 octobre 2015


Un film lent et parfois flippant pendant lequel on ne s'ennuie pas. Peut-être bien parce que Denis Villeneuve propose un thriller sans le duo de flic, sans histoire d'amour, tout en restant bien ancré dans le genre.

La réalisation, les décors et le jeu des deux principaux acteurs Hugh Jackman (le père) et Jake Gyllenhaal (Le flic) font du film une réussite. Les éléments inhérents au genre sont là avec la symbolique du labyrinthe (peu creusée et qui semble peu subtile), quelques scènes d'action, des fausses pistes et des rebondissements. Certaines scènes mettent mal à l'aise, d'autres provoquent l'angoisse. Le film suit deux protagonistes, le père d'une des fillettes disparues et le flic chargé de l'enquête, chacun d'eux mène son enquête. L'antagoniste est invisible.

En sortant du cinéma on pourra avoir fortement envie de revoir Zodiac de David Fincher, ou Le Silence des agneaux de Jonathan Demme. 

Il faudra cependant revoir une deuxième fois Prisoners afin de voir les thématiques à creuser, comme la religion et le repli sur sa famille, par exemple, avec le personnage du père qui entasse des vivres dans sa cave tout en se préparant au pire en disant à son fils qu'il ne pourra compter que sur lui ou la famille. Tout cela tout en étant un bon père de famille. Sa femme (Maria Bello, déjà croisée dans A History Of Violence) qui s'effondre en pleurant "tu avais promis que tu nous protégerais". Ce père semble vouloir se passer de la police et de la justice pour retrouver sa fille. La catastrophe est arrivée et il ne compte que sur lui.

De l'autre côté, le personnage assez énigmatique et attachant de policier qui enquête seul n'est ni un bon flic, ni un mauvais flic. Mais on sent qu'il a un problème (il a été victime d'acte de pédophilie) et possède un background intéressant. On aurait juste envie que le film nous donne un ou deux indices de plus pour affiner les lectures possibles.

Le film pourra prendre de l'ampleur et/ou révéler ses failles à la revoyure. La musique du film signée Johann Johannsson est assez oppressante sans être trop présente.

Emeric Cloche (reprise d'un article de Duclock)

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