Murder She Wrote (PP n°364)

jeudi 29 janvier 2015



Le Single Murder she wrote est tiré de l'album The Power Of A Womam (Ruthless Records / MCA, 1990), premier album de la rappeuse Tairrie B (elle travaille notamment avec Eazy-E sur ce projet). Elle formera ensuite plusieurs groupes de métal (Manhole, Turu Satana, My Ruins,  The LVRS).



Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°363 du côté de chez K-Libre

True Better Homes, Nadine Boughton

mardi 27 janvier 2015

Dans sa série de toiles True Better Homes Nadine Boughton s'inspire des pulps des années 50/60 pour confronter le domestique et l'animal.

Nadine, Boughton, True Danger 



ISAKA Kôtarô, La prière d'Audubon

mardi 20 janvier 2015

Dans la catégorie "façon Alice au pays des merveilles", il y avait déjà Carlos Salem et Je reste roi d'Espagne. Voici Isaka Kôtarô avec son premier roman, La prière d'Audubon.



Dans ce genre de littérature, les détectives ne sont pas là pour éviter qu'un crime soit commis, mais seulement pour résoudre le mystère. Un détective élucide une affaire, mais ne sauve personne. Shizuka m'avait dit un jour, après avoir lu un de mes livres pour voir :
- Tu sais pourquoi il y a un détective célèbre dans cette histoire ? C'est pour nous, lecteurs. Pour venir à notre secours à nous, qui sommes en dehors de l'histoire.

Quel mystère s'agit-il de résoudre ici ?

Celui d'une île étrange, inconnue de tous mais qui ne méconnaît pas les autres ?
Celui d'un épouvantail clairvoyant ?
Celui du chat perché pour annoncer le mauvais temps ?
Celui de l'élément mystérieux qui manque aux habitants de l'île ?

Voyage dans le Japon historique et contemporain, La prière d'Audubon chemine lentement pour emmener son lecteur vers un nouveau monde. Cette invitation à bousculer les repères provoque diverses réflexions et émotions. Pris dans des situations hors normes, face à des personnages habités par des références autres que les siennes, le jeune héros expérimente une autre façon de vivre. Et comme tout le monde le sait, le héros, c'est un peu lecteur.

La prière d'Audubon, ISAKA Kôtaro, Editions Philippe Picquier, 2011, poche 2014, 11 €
Traduit du japonais par Corinne Atlan


Caroline de Benedetti

Cold in july, Jim Mickle (2015)

mercredi 7 janvier 2015


Le réalisateur Jim Mickle est issu du monde du film d'horreur (We are what we are, 2013). Faut-il chercher là la réponse à ce film qui lorgne du côté du film de genre et du film noir ? L'hybridation était alléchante ; résultat : le film a le cul entre deux chaises. La psychologie ne vole pas bien haut et l'explosion délirante qu'on pourrait attendre ne vient jamais.

La première partie raconte de façon basique la façon dont un paisible père de famille abat chez lui un cambrioleur avant d'être menacé par le père de ce dernier. Par de légers détails, le réalisateur tente de contourner ce côté basique, notamment par l'usage d'une musique appuyée très années 80 qui ne sera pas sans rappeler certains films (beaucoup plus efficaces) de John Carpenter. Mais il n'arrive pas à se dépétrer des platitudes. Nulle empathie pour cette famille, le chérubin blond, la femme qui tricote et leur patriarche en proie à ses questions morales.


Puis vient le retournement scénaristique qui emmène le personnage sur une autre voie. L'entrée en scène de Sam Shepard, puis de Don Johnson (excellent), provoquent quelques sursauts sur l'électroencéphalogramme. La force du film résidait dans les possibilités offertes par cet excellent trio de compères, sans que leur association ne semble jamais mise à profit, autrement que dans bataille finale somme toute ennuyeuse et grotesque. Cette deuxième partie appuie un peu plus sur le côté burlesque et comique, sans oser y aller à fond, laissant traîner un peu de pathos jamais abouti. Dommage.


Caroline de Benedetti et Emeric Cloche.

The long goodbye, Raymond Chandler

lundi 5 janvier 2015


Avoir entendu parler de Marlowe et de l'apport de ce classique à la littérature policière, et finalement, découvrir Raymond Chandler.

Saisir, en quelques pages, l'influence d'une écriture imagée mais jamais lourde, et percevoir tout ce que Lew Griffin doit à Philip Marlowe. 

"Chandler n'écrivait jamais mieux que lorsque Marlowe était drogué ou passé à tabac."
James Sallis, Bluebottle.

L'incursion de Marlowe le privé chez ses riches clients - les autres ne semblent pas l'intéresser - donne tout son sens à une phrase souvent rabâchée : "le polar permet d'explorer l'envers de la société." Le détective agit comme un révélateur de ce qui se cache derrière les sourires et l'apparat. Sa présence met en relief les banalités et les convenances, elle donne encore plus d'éclat à la lucidité des individus qui refusent ou ne peuvent se soumettre au jeu social. C'est le cas de bien des personnages de cette histoire, de Lennox l'alcoolique à Linda Loring l'anti femme fatale en passant par Amos, le chauffeur lecteur des poèmes de TS Eliot.

"On dit, par exemple, que les riches peuvent toujours se protéger et que, dans leur monde, règne un éternel été. J'ai vécu avec eux : ce sont des gens solitaires et rongés par l'ennui."

Marlowe, c'est l'alcool et les femmes sans jamais être cliché. La force de Chandler tient à ce qu'il  montre et suggère sans besoin de souligner ce qu'il faut penser. L'intégrité de Marlowe se comprend dans ses choix et ses actes ; son aversion pour les cyniques lucides qui s'accommodent sans lutter surpasse son mépris pour les faibles.

"La plupart des gens traversent l'existence en déployant la moitié de leur énergie pour essayer de protéger une dignité qu'ils n'ont jamais eue."

The long goodbye, c'est l'adieu à ce qui n'est plus, à une amitié fugace, un amour passé, des sentiments trahis. C'est aussi, un peu, une vision politique de la société.

"Si on a des truands, des mafieux, des équipes de tueurs, ce n'est pas à cause des politiciens véreux et de leurs acolytes à la mairie et dans les tribunaux. Le crime n'est pas une maladie, c'est un symptôme. Les flics me font penser aux toubibs qui te refilent de l'aspirine pour une tumeur au cerveau, tandis que les flics la soigneraient plutôt à la matraque."

The long goodbye, Robert Altman, 1973


The long goodbye, Raymond Chandler, 1953, Folio Policier 2014, 498 p.

Caroline de Benedetti

A most violent year (J.C. Chandor, 2015)

vendredi 2 janvier 2015


Le troisième film de J.C. Chandor (Margin Call, All is lost) s'attaque au rêve américain et au capitalisme. Tout y est : l'État (procureur et police), les prolos qui n'ont rien, les entrepreneurs et leur discours sur l'audace et la prise de risque ; le capital qui au final est la seule arme (avec la violence qui permet de se l'accaparer).

À New York, 1981 a été une des années les plus violentes (le film, à travers les actualités radiophoniques, égrène les exemples). Ronald Reagan arrive au pouvoir, et il est permis de se demander de qui provient la violence.

Les métaphores sont partout. Dans l'image des pauvres (conducteurs de camions de fioul et petites frappes qui les volent) qui décampent ensemble devant la police. Dans les personnages magnifiquement interprétés qui possèdent l'ambiguité des grandes figures du film noir. Rien de tape à l'oeil ou d'outré ici, tout est dit en finesse dans des mouvements, des regards, une construction de scène, un dialogue. La sobriété se détecte jusque dans l'usage de la musique, que tant de films transforment en un outil de répétition de l'image.

L'histoire ne laisse aucune doute sur son constat. Ce n'est pas la victoire d'un homme qu'elle célèbre, mais la victoire d'une classe et d'une idéologie, malgré toute la bonne morale dont le personnage - par ailleurs nuancé - tente de se parer.


Caroline de Benedetti et Emeric Cloche.



Agenda archive 2015

jeudi 1 janvier 2015


Vendredi 16 janvier à Tulle (19)
"Panorama éditorial" : journée de formation aux bibliothécaires

Vendredi 23 janvier, 20h30 à Mauves sur Loire (44)
Bar polar autour des 6 romans sélectionnés pour le Prix de la Ville

Vendredi 30 janvier, 16h à la médiathèque d'Orvault (44)
Présentation d'une sélection de romans pour découvrir le polar japonais

Vendredi 30 janvier, 20h30 au cinéma Jacques Demy, La Chapelle Basse Mer (44)
Projection du film italien Les âmes noires (Francesco Munzi) dans le cadre du festival Mauves en Noir.

Samedi 31 janvier, 15h à la médiathèque de La Roche sur Yon
Rencontre avec Pascal Dessaint

Vendredi 27 février, 20h00 à la bibliothèque d'Avrillé (49)
Présentation autour du polar historique

Samedi 28 février et dimanche 1er mars, à Pouzauges (85)
Table ronde avec Benoît Séverac, Sylvain Forge et Dominique Forma, participation des Docteurs Polar

Vendredi 6 mars à 20h, café du Hâvre à Oudon (44)
Quizz polar

Samedi 21 mars, 15h à la médiathèque La Halvêque (44)
Rencontre avec Jean-Paul Jody

Jeudi 9 avril, 18h à la médiathèque Floresca Guépin (44)
Rencontre avec Alessio Viola dans le cadre du festival Mauves en Noir

Vendredi 10 avril, 18h à la médiathèque de Clisson (44)
Rencontre avec DOA dans le cadre du festival Mauves en Noir

Samedi 10 et Dimanche 11 avril à Mauves sur Loire (44)
Festival Mauves en Noir

Samedi 21 mars à la médiathèque Floresca Guépin (44
Ouverture de l'exposition "Voyager en polars"

Mercredi 6 mai à 18h30 à la librairie les Bien-Aimés, Nantes (44)
Rencontre avec Oliver Gallmeister

Du 25 au 27 septembre, festival Polar en cabanes à Bordeaux (33)
L'Indic sera présent le dimanche au cinéma Utopia.

Mardi 6 octobre, rencontre avec Thomas H. Cook (Nantes)
Rendez-vous à 18h à la librairie Durance et à 20h15 au restaurant Le Montesquieu (complet)

Du 9 au 11 octobre, festival Toulouse Polars du Sud
En présence des Docteurs Polar et de l'exposition Musiques de films

Mardi 13 octobre à 20h, médiathèque de Saumur (49)
Rencontre avec Michel Embareck



Vendredi 30 octobre à 18h30, médiathèque de Derval (44)

Présentation d'une sélection de romans sur le thème "Polar et humour"

Samedi 7 novembre à 11h, médiathèque de Saint André de Cubzac (33)
Café-polar "Du sang sur la glace", les polars de l'hiver


Jeudi 12 novembre à 20h15, restaurant le Montesquieu à Nantes (44)
Rencontre avec Thomas Bronnec, précédée d'une dédicace à la librairie Durance

Mercredi 25 novembre à 20h15, restaurant le Montesquieu à Nantes (44)
Rencontre avec Gert Nygardshaug, précédée d'une dédicace à la librairie L'Atalante

Vendredi 4 décembre à 20h30, médiathèque de Bruz (35)
Présentation d'une sélection de romans sur le thème "Les héros du polar"
 
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